Cogitations métaphysiques (et humoristiques) en situation apocalyptique
D’où venons-nous ? Et où allons-nous ? Ce sont là les questions que se posent respectivement deux paires de compagnons d’infortune improbables dans des situations tragiquement inextricables. Il y a là Toto et Brady, singe et paresseux de leur état, qui se trouvent enfermés ensemble dans une boîte et se demandent bien comment ils en sont arrivés là et quelle doit être la marche à suivre. Et puis, il y a la hyène tachetée Crocuta Crocuta et le ver dénommé Lombric, derniers survivants du monde terrestre, qui, dans une dérive vertigineuse voient leur îlot d’existence s’effriter peu à peu sous leurs corps…
La forêt ça n’existe pas et De plus en plus de rien représentent les deux premiers volets d’un trilogie animalière intitulée Petite Galerie du déclin, qui explore avec un humour aussi décapant qu’incisif des questionnements philosophiques et existentiels de notre époque. Face à la claustrophobie et la peur du néant, les marionnettes déglinguées et attachantes de la Cie Portés Disparus, enchaînent dialogues ciselés, métaphores habiles et comique de situation. Sans morale, mais pas démoralisantes, ces deux anti-fables absurdes et apocalyptiques brandissent le rire pour nous inciter à repenser d’urgence notre relation au vivant.